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Une transatlantique en catamaran . . . - Tag - avarie http://www.catamaran-antilles.fr/transat/index.php? Le récis de 13 jours de transat, de Mindelo, Cap-Vert, à Salvador de Bahia, Brésil fr Fri, 04 Mar 2016 11:22:21 +0100 http://blogs.law.harvard.edu/tech/rss Dotclear La manille mystérieuse http://www.catamaran-antilles.fr/transat/index.php?post/2008/12/14/La-manille-mysterieuse urn:md5:9c9aba69c77093b9254ef7adc09e30d2 Sun, 14 Dec 2008 16:43:00 +0100 Thomas avariedauphinmanillepechespi <p><br />Le vent est tombé pendant la nuit, il y en a toujours, mais il ne nous permet plus de "foncer", on se "traîne" à 7-8 noeuds, c'est pas bon pour le moral !</p> <table width="99%" border="0"> <tbody> <tr> <td>Point a 16h30</td></tr> <tr> <td>- Position: 08°80'S 32°57'W W</td></tr> <tr> <td>- Cap 232°</td></tr> <tr> <td>- Distance parcourue: 1 812 NM</td></tr> <tr> <td>- Vent SUD 10 noeuds</td></tr></tbody></table><br /> <p>Je suis d'ailleurs réveillé par les manoeuvres d'envoi du spi, sur les coups de 11h00, manoeuvres qui sont brusquement interrompues... Damien à trouvé sur le pont avant une manille.. elle vient forcement de quelque part, mais d'où&nbsp;? On commence un brainstorming général, d'où vient elle&nbsp;? qu'elle pièce va bientôt lâché car plus assurée (voire même tenue) par cette manille&nbsp;? Le point d'amure de la drisse de grand voile est instant mis en cause, qu'a ne cela tienne, on affale la grand voile, pas totalement, mais suffisamment pour vérifier que sa drisse se porte bien. Ca vient donc forcement de l'avant et de la tête de mât&nbsp;! Il ne reste plus que le foc, mais celui çi tient bien et l'occultation aux jumelles des points d'amures du foc ne révèle aucun problème. Bizarre, bizarre, c'est manille. Un examen approfondie de la manille nous apprend qu'elle n'a pas de pas de vis, c'est donc une manille à goupille et qu'elle à travaillé sur une pièce métallique de manière symétrique sur ses deux cotés, mais cela ne nous avance pas plus. Ne trouvant pas, nous la mettons de côté et envoyons le spi. Le bateau se remet à bien marché, c'est à dire plus de 8-9 noeuds.</p> <p>Pendant tout ce temps la nous avons été accompagné par un ban de dauphins qui comme à leur accoutumés ont joués à l'avant du bateau, dans les étraves. L'occultation de la tête de mat aux jumelles me fera perdre ma paire de lunettes de soleil.... crotte de bique, zut !</p> <p><img title="La presse filme la ceremonie de Neptune, dec. 2008" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" alt="La presse filme la ceremonie de Neptune" src="http://www.catamaran-antilles.fr/transat/public/transat-bresil/DSCN2571.jpg" /></p> <p>Pour éviter des courants contraires, le skipper change légèrement le cap, ce qui nous rapproche du Brésil (de la côte) et, après calculs, nous fait même gagné 10 miles sur la distance restante à parcourir. Si nous marchons à une vitesse moyenne de 7,5 noeuds, nous devrions arrivée dans la nuit de mardi à mercredi, sur les coups de 3h00 du mat. Mais nous faisons pratiquement tout le temps plus de 7,5 knt, nous devrions donc arriver dans la soirée de Mardi... ce qui nous fait plus que 2 nuits en mer !</p> <p>Pendant le repas de midi, un poisson mord à la ligne de traîne de Damien, celle ci claque et casse immédiatement, ça devait être un énorme poisson. D'ailleurs Damien vérifiera plus tard l'autre ligne, celle de la canne à pêche et remarquera l'absence de l'autre appât, c'est donc plusieurs gros qui ont du attaquer au même moment, peut être un ban de thons !</p> <p>Plus tard dans la soirée, le skipper décide de rentrer le spi car le vent nous vient de plus ne plus de face et il a "peur" qu'en pleine nuit le spi ne soit plus praticable et en bon skipper, anticipe ce changement de voile pendant qu'il fait jour, ce qui va se passer nous montre le bien fondé de cette décision. Au moment de descendre la chaussette du spi, celle-çi se bloque à un tiers de sa descente et impossible de l'abaisser plus, la tuile. Nous affalons donc le spi à la main, ne le brassant pour pas qu'il tombe à l'eau et fasse chalut, ce que nous arrivons à faire. Malheureusement dans l'histoire l'écoute de spi battait à fond et a cassé au passage le feu blanc de navigation. Nous improvisons donc une réparation avec un verre de table et une 1/2 bouteille d'eau en plastic. Ce n'est pas du tout esthétique, mais ca marche bien. Le spi était coincé car la poulie en haut de la chaussette qui sert à descendre ou monter cette dernière avait "avalée" de la chaussette et était coincé. </p> <p><img title="Près de l'équateur, dec. 2008" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" alt="Près de l'équateur" src="http://www.catamaran-antilles.fr/transat/public/transat-bresil/DSCN2569.jpg" /></p> <p>Nous revoilà donc au foc pour les quarts de nuit. La lune se lève de plus en plus tard et la première partie de mon quart se passe dans le noir le plus total !</p> La croisière s'amuse (la coque babord se remplie d'eau) http://www.catamaran-antilles.fr/transat/index.php?post/2008/12/09/La-croisiere-s-amuse-la-coque-babord-se-remplie-d-eau urn:md5:64c2fd97a02cdafc09b0a2908f8c88bf Tue, 09 Dec 2008 15:46:00 +0100 Thomas avariegrainiriduimvoie d eau <p><br />Hier soir j'avais pas très fain, alors je suis allé me reposer avant mon quart. Je me léve donc a 22h pour trouver Damien qui me passe les consignes: bien repérer les grains au radar et rentrer le foc avant le grain. Si le vent change trop, réveiller l'équipage pour affaler la gand voile et passer les moteurs à 2 500 tours minutes. </p> <table width="99%" border="0"> <tbody> <tr> <td>Point a 16h30</td></tr> <tr> <td>- Position: 03°56'N 25°00'W</td></tr> <tr> <td>- Cap 195°</td></tr> <tr> <td>- Distance parcourue: 834 NM</td></tr> <tr> <td>- Vent SUD-OUEST 14 noeuds</td></tr></tbody></table><br /> <p><br />Le quart se passe bien, je ne vois aucun grain ni au radar ni à l'horizon. Par contre je vois rien à l'horizon... quand je dis rien, c'est le néant, nada, quedal, c'est un vrai trou noir... Si je regarde derrière moi, je vois le ciel, les étoiles, la mer, l'horizon, par contre si je regarde devant, je ne vois que du noir... rien, c'est très impressionnant. Je n'ai pas peur (le bateau et l'équipage sont bons) mais je ressens de l'excitation, de l'impatience, un peu comme un boxer avant son match. <br />Une première alerte retenti, un immense éclaire zabre le ciel devant moi, un peu sur tribord. Un grain que je n'ai pas vu&nbsp;? j'applique la procédure et rentre le foc en quelques instants. Au bout d'un quart d'heure n'ayant toujours pas eu ce "grain" je renvois le foc. <br />C'est bientôt la fin de mon quart, cela fait 10 minutes que je suis en train de rentrer dans un grain, je le vois au radar, je le devine, tout noir, devant moi, il est immense. Comme je ne suis fait avoir la fois d'avant, j'attends le dernier moment pour rentrer le foc, j'attends que le vent apparent soit a 15-16 noeuds. Je suis prêt, j'ai mon écoute d'enrouleur sur le winch électrique (et oui, c'est la classe) et l'écoute du foc dans l'autre main... évidement je merde la manoeuvre, un bout se surpate sur le winch et je bloque le tout au moment ou les vents passent à 25 noeuds, le foc bat dans le vent et en moins d'une minute tout l'équipage et sur le pont. Je débloque rapidement l'enrouleur et on rentre le foc. <br /><br /><img title="Un petit grain, dec. 2008" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" alt="Un petit grain" src="http://www.catamaran-antilles.fr/transat/public/transat-bresil/DSCN2503.jpg" /> <br />On est maintenant dans le grain, il pleut comme sous une douche, les vents sont forts et changeant. Le skipper ordonne l'affalage de la grand voile, le temps d'enfiler un harnais de sécurité et nous sommes en pied de mât, le skip et moi. On affale sous des litres et des litres d'eau (douce). Ca y est, le bateau est au moteur, sans voile, nous nous sommes tous réfugiés à l'intérieure... il n'y a plus qu'à attendre que cela passe, ca bouge dans tous les sens, les vagues tapent le fond du bateau, ca fait beaucoup de bruit, beaucoup de choc et c'est le déluge dehors. Mais c'est une erreur que de penser qu'il ne faut plus que patienter en serrant les dents&nbsp;! C'est comme si nous étions dans une de ces boules que vous mettez dans les machine à laver.</p> <p>Je soulève le planche de la coque bâbord pour vérifier le niveau de l'eau et éventuellement pomper. Comme beaucoup de bateau, Marie Soizic rentre un peu d'eau dans la cale bâbord, on ne sait pas trop d'où elle vient, plutôt du puit de dérive, mais c'est juste un peu d'eau, il faut juste penser 2 ou 3 fois par jour à mettre en marche la pompe de cale et c'est tout. Là il y a pas mal d'eau, surtout que la "tempête" de dehors arrange pas les choses, la pression est plus grande, il a donc plus d'eau qui rentre. Mais quand même j'avais pompé la cale quelques heures auparavant, ca ne devrait pas s'être rempli aussi vite. On se posera les questions plus tard, en attendant il faut pomper, je pousse l'interrupteur de la pompe de cale... rien ne se passe... court circuit ou quoi, il n'y a plus d'électricité dans cette partie là du bateau. On est donc dans une situation où la cale se remplie d'eau et nous n'avons plus de pompe de cale, du moins plus de pompe électrique, il y a bien sur la pompe manuelle (a bras) située près de la barre, mais j'ai pas trop envie de sortir pour pomper. Nous voilà donc avec des sauts et des écopes à retirer l'eau de la cale. Si au moins ca avait été tout !</p> <p><img title="Pendant l'unique grain de la transat, dec. 2008" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" alt="Pendant l'unique grain de la transat" src="http://www.catamaran-antilles.fr/transat/public/transat-bresil/DSCN2501.jpg" /></p> <p>Non, à ce moment la trappe de sécurité (trappe dans le plancher du cata qui permet une évacuation si celui ci se retourne) s'ouvre en grand laissant voir la mer déchaîné en dessous du bateau et laissant entrer des litres d'eau... ca commence à faire beaucoup, surtout que dehors ca ne se calme pas. On arrive néanmoins, après moult essais à fermer et bloqut cette trappe et à finir de vider la cale. C'est enfin plus calme dans le bateau. Tout cela aura duré 1h30. Ceux qui ne sont pas de quart peuvent enfin aller ou retourner se coucher. </p> <p>Le quart du matin sera beaucoup plus calme, comme je suis crevé, je dors par périodes de 15 mn et à chaque fois, je fais un tour d'horizon, je vérifie le cap, le vent, les moteurs et le radar. A 8h, je réveille le skipper qui est de quart, on ressort les sceaux et les écopes et on vide de nouveau l'eau de la cale et je vais ensuite me coucher plutôt exténué. Je dors jusqu'à 12h30, ca fait un bien fou.</p> <p>Lorsque je sort la tête de la cabine, je trouve Damien et le skipper en pleine réparation de l'alimentation électrique. Ils passerons l'après midi, avec Alain, à essayer de trouver le problème, le résoudre et faire en sorte qu'au moins la pompe marche. Ils y sont arrivés, apparemment ca n'a pas été facile, ils ont finis par court-circuiter le circuit local électrique en faisant venir un fil de la pointe avant vers la pompe, pointe avant qui continuait à avoir de l'électricité. On a maintenant des beaux câbles sur le sol de la coque, mais une pompe qui marche. Je ne suis pas intervenu dans leurs travaux, car Damien est un bon manuel (rappelez vous l'usinage de la pièce), Alain est un ancien électronicien et le skipper connaît son bateau comme pas deux... j'aurais pas servis a grand chose.</p> <p>On continu à se prendre des grains de temps en temps pendant la journée, mais rien comparé à celui de la nuit dernière.</p> <p><img title="Notre seul lien avec la terre: l'Iriduim, dec. 2008" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" alt="Notre seul lien avec la terre: l'Iriduim" src="http://www.catamaran-antilles.fr/transat/public/transat-bresil/DSCN2474.jpg" /></p> <p>Depuis hier, nous n'avons plus d'Iriduim, c'est à dire que nous ne pouvons plus téléphoner où se connecter à internet. Nous n'avons utilisé que 8h sur le forfait 500h que le skipper a acheté avant de partir. Comme j'ai le moins mauvais niveau d'anglais, c'est à moi que revient l'honneur de téléphoner au service clientèle d'Iriduim. C'est en Arizona et évidement ils ont un fort accent Américains (même les américains ne se comprennent pas entre eux tellement ils font leur sauce avec les mots et les accents), ajoutez à cela la pas très bonne qualité d'une communication par satelite et vous verrez que joindre le service client d'Iriduim du milieu de l'atlantique n'est pas chose aisé. Bref, tout ca pour dire que le skip croyait avoir acheté 500h, mais c'était en fait 500 minutes, ce qui fait grosso modo 8h, CQFD, nous n'avions plus de crédit et donc nous ne pouvions plus téléphoner. Je demande donc à l'opératrice (en prenant le plus pure accent british que je puisse) de racheter 500mn ce qui est évidement immédiatement possible et qu'en plus ils ont le N° CB du skip donc c'est fait en moins d'une minute (pour la vente, les USA sont très performant). Elle me dit que ce crédit sera actif dans une dizaines de minutes. Mais ce matin nous ne pouvions toujours pas émettre d'appel&nbsp;! Je rappelle donc le call center de l'Arizona, explique ma situation, on fait des tests, elle me rappelle, etc... Elle me dit que le problème vient d'une erreur de numérotation, je lui explique gentillement que le skipper utilise l'appareil depuis plusieurs mois et que je doute fort qu'entre hier et aujourd'hui il ait changer ses habitudes de numérotation, mais bon&nbsp;! Je raccroche après 6mn de communication satellite. Je fais mon rapport au skipper, qui rigole et on part pour re tester la numérotation, on fait exactement la même chose qu'à chaque fois... et là ça marche... C'est pas possible, elle a forcement débloqué quelque chose quelque part, mais bon on va pas se prendre la tête, ca marche et c'est déjà bien... il y en a 2 autres qui sont allongés dans la coque bâbord a essayer de réparer une panne électrique.</p> <p>Bref, tout nos bobos sont sous contrôle, la pompe marche, l'iriduim aussi, le temps est au calme. La fin d'après midi et la soirée se passent doucement, entre sieste, apéro et dîner. Cela fait maintenant près de 24h que nous sommes sans voile, au moteur. La fin du poto est pour demain, en début d'après midi, le skipper a été cherché un fichier météo (grib) et ses prévisions sont plutôt bonnes pour la suite de la traversé&nbsp;! enfin des bonnes nouvelles après 24h un peu difficiles</p> Réparation de fortune au milieu de l'atlantique http://www.catamaran-antilles.fr/transat/index.php?post/2008/12/08/Reparation-de-fortune-au-milieu-atlantique urn:md5:d17f00099388924fdec7fe0dfb10c693 Mon, 08 Dec 2008 15:43:00 +0100 Thomas avariedorade coryphenepechereparationzic <p><br />Au milieu de la nuit, une envie présente me réveille, tiens on n'est plus au moteur, mais sous voile. Cette même envie me propulse sur le pont pour me soulager, je suis désolé de vous choquer avec cela, mais nous faisons la petite commission par dessus bord, de jour comme de nuit.... et se soulager la nuit au milieu de l'atlantique uniquement éclairé par la lune ça ne se refuse pas !</p> <table width="99%" border="0"> <tbody> <tr> <td>Point a 16h30</td></tr> <tr> <td>- Position: 06°41'N 25°00'W</td></tr> <tr> <td>- Cap 184°</td></tr> <tr> <td>- Distance parcourue: 648 NM</td></tr> <tr> <td>- Vent SUD-EST 14 noeuds</td></tr></tbody></table><br /> <p>J'arrive à la fin du quart d'Alain, soit 4 heures du matin, le vent est tombé et Alain s'apprête à réveiller le skipper pour lui signaler le besoin de remettre les moteurs et Damien qui prend son quart à sa suite. Comme hier soir c'est le moteur tribord qui à tourné (rappelez vous !), je m'attends a entendre le moteur démarrer d'un instant à l'autre étant dans la cabine bâbord arrière. C'est d'ailleurs en traversant ma cabine et ensuite ma "salle de bain" que l'on peut entrer dans la cale moteur (qui comporte un moteur de 41cv, un groupe électrogène, une partie du pilote automatique et autres babioles). Le moteur démarre donc, j'entends le skipper le monter en régime, puis le descendre, puis le remonter à fond, bref je sens que quelque chose ne tourne pas rond. Quelques instants plus tard, le skipper traverse ma cabine, une lampe torche à la main, j'ai le temps de lui demandé à son retour si il y a un problème, oui&nbsp;! le moteur ne monte pas en régime... m**rde alors, c'est important un moteur, c'est chiant un problème etc... mais bon on est sur un cata et il y a l'autre moteur donc dans le pire des cas .... même si dans mon semi coma (je suis en train de me rendormir) je n'envisage pas une panne de moteur. Je m'endors profondément.. je sens bien dans mon sommeil que des gens passent dans ma cabine, vont dans la cale moteur, en ressortent, discutent, ce qui est bien anormal à 5 - 6 heures du matin. Je sens bien aussi que mon heure de quart est arrivée mais que personne ne m'a réveillé, mais mon sub-conscient est bien endormi et ne déclenche pas le réveil de la bête (moi !). </p> <p><img title="Bricolage serieux: faconage de piece en bois, dec. 2008" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" alt="Bricolage serieux: faconage de piece en bois" src="http://www.catamaran-antilles.fr/transat/public/transat-bresil/DSCN2477.jpg" /></p> <p>C'est lorsque j'ai entendu des bruits de scie électrique, de marteau et une intensification du "rafus" que mon inconscient à déclenché le réveil. Je monte donc sur le pont, non sans être étonné de voir la cale moteur de ma cabine ouverte. Je trouve sur le pont un véritable atelier de bricolage/menuiserie, de la sciure de bois par terre, des plans et schémas sur la table, des gros morceaux de bois travaillés... mon dieur que se passe t il&nbsp;? Le skipper et Damien continuent de travailler, de discuter sur la manière de résoudre leurs problèmes. Damien à usiné une pièce en bois pour réparer un élément vital du bateau, j'émerge de plus en plus (je suis long au réveil). Le premier problème du sous régime du moteur leur en à fait voir un deuxième éminemment plus important. La transmission de la barre est sur le point de casser et pour réparer il leur a fallut créer (usiner) une pièce avec du bois. </p> <p>Pendant que Damien usinait sa pièce, le skipper en a profité pour alerter par email le comité d'organisation (Patrick) que Marie-Soizic faisait face à une avarie importante et que nous étions en phase de réparation. Patrick nous à rappelé très rapidement sur l'Iriduim pour savoir si on avait besoin d'assistance, merci Patrick. Sur le coup de 10 heures du mat, le problème est réglé, l'ensemble de transmission barre/méche/safran est solidifié, l'équipage plus serein, le skipper aura tout de même à faire faire une réparation plus sérieuse (peut être pas en bois) une fois arrivée à Salvador.</p> <p><img title="L'oeuvre de Damien, dec. 2008" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" alt="L'oeuvre de Damien" src="http://www.catamaran-antilles.fr/transat/public/transat-bresil/DSCN2480.jpg" /></p> <p>Ceux qui suivent auront compris que nous avons résolut un problème, mais que le problème initial, celui du sous régime moteur, n'était pas encore abordé. C'est donc à partir de 10h que l'on s'est occupé du moteur bâbord, soit 6 heures après la découverte de ce sous régime. Le skipper ne semble pas inquiet car le moteur fonctionne, la manette de gaz obéit, c'est juste qu'il n'arrive pas a dépasser les 2500 tours minutes. Il manquerait donc de puissance sur le moteur bâbord si le besoin s'en faisait sentir. Très rapidement notre skipper trouve l'origine de cette baisse de régime: c'est le fuel&nbsp;! La qualité du gazoil chargé à Dakar était très médiocre, on voyait des éléments en suspensions, ces éléments ont du encrasser le filtre est le débit est donc moindre, le moteur reçoit moins de fuel et ne peut donc pas monter en régime.. c'est simple.. mais maintenant qu'est ce qu'on fait&nbsp;? On attend un peu, on laisse le filtre s'encrasser encore un peu et on le changer, on a tout le matos a bord pour changer les filtres (y compris des filtres)... bref sa rassure tout le monde et la tension descend un peu, surtout que le vent revient que que l'on se remet ou voiles seules et que l'on avance bien à 8 noeuds maintenant. </p> <p>On prépare donc le petit-déjeuner (tranches de jambons de pays, etc..) et l'on se remet tranquillement des émotions de la nuit et du matin. Damien remet ses lignes à l'eau.. et quelques minutes plus tard on attrape deux belles dorades coryphènes. Ces dorades sont plates, avec une énormes tête en forme de sonar (un peu comme l'avion Beluga qui transporte les airbus en pièces détachés). Mais la particularité de la dorade coryphène est de changer de couleur, dans l'eau, juste avant de la remonter, elle est bleue et blanche, en la sortant elle vire au jaune puis au vert, c'est un spectacle hallucinant et de toute beauté, cela ne dure que 10 minutes, même pas, puis on les remet à l'eau car il nous reste de la bonite et on veut pas les garder car il faudra à un moment jeter soit un bout de bonite, soit un bout de dorade... on attendra 2 jours avant de garder de nouveau la pêche. C'était ma 5eme prise sur ce bateau et ma deuxième depuis le début de la transat. </p> <p><img src="http://www.catamaran-antilles.fr/transat/public/transat-bresil/DSCN2482.jpg" alt="Dorade coryphene" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Dorade coryphene, dec. 2008" /></p> <p>Il est maintenant 13h, tout le monde se repose, j'en profite pour écrire ce journal de bord, on va bientôt passer à table. Le tuyau de douche de la jupe arrière vient de se rompre inondant la cale moteur tribord, mais c'est mineur comme incident comparé aux autres de ce matin. Mais sinon cela aurait été l'affaire de la journée.</p> <p>Pour midi je prépare des steak de bonite (qui à dit encore ?) et des haricots verts... pendant le repas on se prend un beau grain... ca y est nous rentrons dans la zic, il est 15h30. La zic&nbsp;? kezako se truc là&nbsp;? c'est la Zone Intertropicale de Convergence, autrement dit le pot au noir (ou poto pour les intimes). La zic est la zone dans laquelle les vents et courants du sud "rencontrent" ceux du nord, ca donne au choix, un bordel monstre ou un calme total... le plus souvent accompagné de grains rapides et violents... hummm je sens que je vais adoré. En tout cas le bateau avance bien, on a 14 knt de vent apparent, un vent de Sud-Est et on file à 9 noeuds, après ses derniers jours de calme c'est un vrai plaisir... même si ça commence à bien gigoter.</p> <p>Mais la vraie rentrée dans le poto se fera ce soir, à la fin de mon quart, vous allez voir ça va bouger !</p> <p><img title="Trois hommes et un moulinet, dec. 2008" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" alt="Trois hommes et un moulinet" src="http://www.catamaran-antilles.fr/transat/public/transat-bresil/DSCN2492.jpg" /></p> <p>Comme souvent, je fais une petite sieste après le déjeuner (genre il est 17h), je suis réveillé par Damien qui me dit en avoir un gros... le temps que j'émerge et je comprends qu'il a ferré un gros poisson avec sa canne à pêche de compet'. Je monte donc sur le pont pour trouver Alain et Damien, tous les deux pliés sur la canne, elle même pliée sous le poids du poisson. Effectivement, ca doit être du lourd, a deux ils ont du mal a mouliner pour ramener la bête à bord. Après une âpre lutte, on voit enfin quelque chose arrivé au bout de l'hameçon... une tête de thon, mais juste la tête, le reste du corps a disparu. Rien qu'à voir la tête, Damien estime que ce thon devait bien peser dans les 20 kg et qu'il s'est sûrement fait croquer par un requin (je vous laisse imaginer la taille du requin qui croque un thon de 20 kg, comme ca, au petit dej). On voit bien que la tête à été "proprement" coupée du reste du corps. L'explication est que dans la vie, les thons sont plus rapide que les requins, c'est une sorte d'assurance vie, mais au bout d'une ligne, un thon fait moins le malin et celui là a du saigner un peu à cause de l'hameçon (j'vous raconte pas la taille des hameçons) attirant immédiatement les rorquals aux alentours qui ont bassement profité de sa petite vitesse pour en faire qu'une bouchée. De se dire qu'il y a un requin de plus de 70Kg derrière le bateau, ca calme un peu et ca fait vraiment froid dans le dos.</p> <p><img title="C'est tout ce qui reste de la prise, un requin a gobé le thon pris a l'hamecon, dec. 2008" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" alt="C'est tout ce qui reste de la prise, un requin a gobé le thon pris a l'hamecon" src="http://www.catamaran-antilles.fr/transat/public/transat-bresil/DSCN2493.jpg" /></p>