Point a 16h30
- Position: 09°19'N 25°01'W
- Cap 187°
- Distance parcourue: 480 NM
- Vent EST 8 noeuds

Donc hier à la tombée de la nuit nous avons aperçu un feu blanc au loin (le cul d'un bateau), il s'agit probablement de Sea Fever, nous savions par un email reçu qu'il était pas très loin devant nous. Un petit tour de radar pour estimer plus précisément sa distance, il est a 2 milles devant nous (3,6 km), nous faisons la même route, si nous allons plus vite que lui, il y a risque de collision (on lui rentre dedans!), on va faire gaffe. La durée de mon quart (2 heures) ne permet pas de s'en rapprocher.

C'est seulement au quart du matin (6h-8h) que nous nous rapprochons furieusement de Sea Fever of Cuan, j'ai même commencé à le doubler lorsque je vais me coucher à 8h15, il est alors a moins de 100 mètres de nous. Quel ne fut pas ma déception, lorsque je me réveille vers 11h qu'il est repassé bien devant nous. On va passer la journée à se doubler, a se redoubler, a naviguer dans un mouchoir de poche. Comme je suis celui qui parle le mieux anglais à bord, j'entame de longues conversations avec Trevor (skipper de Sea Fever) et sa femme, Maguy. C'est très sympa de se retrouver, comme cela, au milieu de l'ocean et de tailler un bout de conversation, c'est tout juste si on ne s'est pas invité à prendre l'apéro à bord d'un des deux navires. Sea Fever est un Super Maramu 2000, c'est une des Rolls Royce des bateaux, c'est un honneur de naviguer près d'un Maramu et de jouer a se doubler comme on l'a fait.

On double Sea Fever après 3 jours de mer

Damien a encore eu une touche sur sa canne à pêche de compétition, mais là encore le poisson s'est décroché ! L'après midi passe paisiblement, il y a de moins en moins de vent, le bateau se traîne a 4 - 5 noeuds, on lit, on pêche, on dort, la routine de transat s'installe petit à petit. Sur le coup de 18h, le bateau se traînant trop, le skipper décide de mettre en marche les moteurs, puis finalement qu'un moteur, le tribord pour commencer... on avance soudainement à une moyenne de 8 noeuds... ca va mieux pour le moral, mais pas pour les réserves de fuel !

On prend un apéritif sur la terrasse (le cockpit) et nous dînons rapidement d'une plâtrée de pâtes et d'un gros steak de bonite cuit recto verso à la poêle, c'est rapide et drôlement bon quand même !

Tout cela nous améne tranquillement à 22h, heure à laquelle je prends mon quart de nuit. Comme nous sommes au moteur, il y a encore moins a surveiller, pratiquement que l'environnement pour ne pas de "prendre" un super tanker... mais les gros bateaux sont assez rare ici. A minuit je réveil le skipper pour son quart et vais me coucher... comme d'habitude ... mais cette nuit nous réserve des surprises et ne sera pas du tout comme d'habitude !